COMPTE-RENDU de ma première course (qui va occuper au moins toute ta pause déjeuner)
Si j'en crois ma mémoire approximative, j'ai commencé la piste il y a environ 5 ans, vers 14 heures. C'était après le boulot, avec des potes du forum Catriders, en session libre à Carole sur un Hornet 2007 surnommé le Colonel Moutarde - c'était le seul véhicule en ma possession. On a bien rigolé, j'ai ruiné mes Pilot Road 2 et réussi à poser le genou pour la première fois à droite dans Golf puis à gauche dans le Paf. Je m'en souviens comme si c'était hier (et que j'étais atteint d'Alzheimer).
Si j'avais su où tout cela allait m'emmener...
Mercredi 02 aout 2012
Cinq années ont passées et je suis en train de sortir nos deux motos de route et notre deuxième Daytona de piste du box. Tout cela afin d'en extraire la remorque avec la moto préparée pour la course. Une jolie Daytona 2007 rouge que ma chère et tendre – qui voulait m'interdire la piste il à 5 ans – a pulvérisée l'été passé à Magny-Cours sur le F1. Moto remise en état durant « l'inter-saison »: butées de direction réparées chez Vérif moto, boucle AR et araignée ont du êtres remplacées, tant qu'à faire par du racing, fourche/té supérieur/demi-guidon/disques AV neufs, commandes reculées, pignon -1, poly noir « direct sorti du carton », freinage des vis, et voilà pour la bête. Une bécane d'origine au regard du standard sur les paddocks de course. 105 chevaux et des poneys à la roue.
Une heure plus tard ma 406 break, écrasée sous le poids du matériel, semble prête à partir pour le bled ! Sauf qu'il n'y a qu'une seule moto sur la remorque, je dois encore aller chercher mon pote et coéquipier Fabien... Ainsi que toutes ses affaires. Les appuis-têtes et la plage arrière de la voiture resteront dans le box et je pars avec les sièges déjà rabattus. Départ Maisons-Alfort, direction Sannois. Fab' est prêt, les affaires préparées et... il est évident que cela ne rentrera pas dans la voiture. Le reste du Team nous rejoint vendredi soir, nous allons devoir leur laisser quelques affaires à prendre comme un barnum, un panneau de chronométrage géant ou encore un énorme rouleau de moquette.
Fab', comme tout bon fervent Ducatiste, est très attaché à sa moto. Du coup, je préfère le laisser charger lui-même sa 848 pendant que j'essaye de caser un maximum d'affaires à l'intérieur des pneus ou sous les sièges rabattus. Une fois le chargement fini, la voiture est tellement basse à l'arrière qu'elle semble sur le point de partir en wheeling. Je démarre le paisible mazout et nous nous élançons disgracieusement vers le circuit du Val de Vienne. Il est déjà 17 heures, on a faim et la glacière est inaccessible, on va arriver de nuit pour monter à deux la tente 3 chambres de chez Décathlon sur le paddock. Ca promet.
Pendant que le spectacle éblouissant de la plaine de la Beauce défile à la vitesse d'un MBK 51 kité Bidalot, je me remémore comment tout cela a débuté. C'est flou. De stage BMC en roulage loisir, faire une course est devenu une sorte de but, une source de motivation diffuse. Et puis, deux copains (dont Fab) ont fait une endurance, puis quelques courses de vitesse. A chaque fois c'était une source de progression. Mes chronos stagnaient, l'envie était là, alors pourquoi pas? Fabien est maintenant un ami depuis plusieurs années, rapide, il a déjà fait une endurance du DCF et une manche du Pro Twin, mais il est aussi raisonnable. Enfin, raisonnable... Quand je lui ai proposé la course, je ne me souviens l'avoir vu réfléchir. Ensuite, nous avons recruté un team de pro – dont c'était la première course pour la majorité : ma copine Julia, Nat' la copine de Fab', Julie la chronométreuse officielle de notre groupe de potes et Gary, passionné parmi les passionnés de sport moto. La réputation « rapide et sympa » de l'O3Z ajouté à notre bonne connaissance du circuit du Val de Vienne ont fait que le choix de la course fut rapide.
Alors que je commence à me dire que je serais tellement mieux en train de regarder les qualifs du Superbike en replay sur Eurosport Player, nous arrivons sur le paddock déjà bondé. Le soleil est en train de disparaître. Il est presque 22 heures. Après avoir dit bonjour aux organisateurs, que Fabien connaît, nous finissons par déterminer un endroit où installer la tente. Juste à côté de la remorque/hospitality d'un semi qui, nous assure-t-on, est là l'année et ne sert pas pour ce genre de course. Pour ceux qui n'ont jamais essayé, monter une tente 3 chambres sur un parking prend plus de temps que dans un camping – il est bien entendu interdit de faire des trous ou planter des sardines dans le sol. Minuit et demi, je suis en train de me mettre en pyjama quand on nous interpelle à l'extérieur de la tente. C'est une chauffeur qui ramène une deuxième remorque pour la coller à la précédente. Il s'agit en fait du stand du team 35. Un truc énorme. Nos voisins, comme nous, n'ont pas l'intention de bouger et surtout pas le soir-même. Heureusement, le chauffeur est un mec sympa pourvu d'un cerveau et tout le monde se met à chercher un compromis à défaut de consensus. Finalement le chauffeur va installer sa 2è remorque sur un emplacement à vocation définitive pour le team et l'équipe bougera la remorque située à côté de notre tente dès le lendemain. Je ne prend pas la peine de regarder l'heure avant de m'effondrer sur mon matelas gonflable.
Jeudi 3 aout 2012
Je m'étais inscrit à cette journée d'entrainement (accessible y compris à ceux qui ne font pas la course) pour me faire tracter par des pilotes plus rapides et essayer d'augmenter un peu le rythme. C'était aussi l'occasion de roder le fonctionnement du campement. Fab' ne devait pas rouler mais craque et s'inscrit avec moi. Le temps de 2'02 que j'ai renseigné lors de mon inscription nous place en série débutant. Je m'attendais certes à me faire déposer en intermédiaires mais là je suis surpris... J'ai horreur de ce genre de discours qui peut paraître prétentieux mais je demande quand même à O3Z s'ils sont sûrs de leur coup. On me dit que oui, que ça roule très fort, qu'il n'y a pas vraiment de débutant etc. Soit.
Malheureusement, dès la première session mes craintes se vérifient. Toute la journée, ce fut un festival de mouvement dangereux – sans que la « faute » en soit imputable à qui que ce soit. J'ai roulé en 2'02, je suis à peu près sûr d'avoir mis quatre tour à un pilote lors d'une session, et je mettais souvent au moins 1 tour à pas mal de monde tout en me faisant moi-même déposer par quelques pilotes vraiment rapides. J'ai entendu des temps de 1'54 en débutant. Malgré tout, il ne nous a pas été possible de changer de groupe. Heureusement, au final, cela s'est tout de même fluidifié au fur et à mesure que les moins rapide mémorisaient le circuit. Je pense au final qu'O3Z a géré ça au mieux avec un public un peu spécial à la veille des essais d'une course. Une journée qui reste un peu frustrante mais qui nous a tout de même permis de vérifier le comportement global des motos.
Chrono Tibo: 2'02
Chrono Fab: 2'01
Changement de pneu arrière sur la Daytona pour passer d'un slick à un Diablo SC3 d'occasion, plus proche de la configuration course - que je ferais en SC2. Le but est de garder le SC3 pour mes deux sessions d'essais libres du vendredi et la première session de qualif du samedi et ensuite de roder un train neuf en deuxième session de qualif pour l'utiliser en course. On découvre que le changement de roue AR est une galère sur la Daytona, surtout par rapport au mono-bras de la 848. Surtout que la météo prévoie soleil et averses pour le dimanche de course, ça promet des changements de roues épiques.
Repas sur le pouce et au lit relativement tôt – vers 23 heures. Vive les boules Quies.
Vendredi 4 aout 2012
Premier jour de la compétition, mais aucun stress à avoir puisque « les essais c'est fait pour essayer ».
A vrai dire, je stresse en réalité un peu. D'une part, j'aurai voulu que mes chronos soient déjà un peu plus bas et d'autre part, je viens de réaliser que notre team arrivera vers 22 heures, soit trop tard pour nous aider à finaliser la préparation du contrôle technique.
Du côté roulage, la journée se passe bien. Le rythme en piste n'est plus le même et en étant tracté j'accroche « facilement » les 2'00. Ca fait un an que je vois ce qu'il faut faire sans arriver à concrétiser ces belles intentions: freiner là où il faut, accélérer plus tôt etc. Et là, ça semble se débloquer, je retrouve des sensations que je n'avait plus depuis une chute en début de saison qui m'avait enlevé pas mal de confiance (perte de l'avant dans la chicane Dunlop au Mans).
Du côté contrôle technique en revanche c'est plus compliqué. Première déconvenue, le collage des numéros. Je suis un peu handicapé en travaux pratiques découpage/collage et ça me prend des siècles pour un résultat qu'on qualifiera au mieux d'approximatif. La prochaine fois, j'anticiperai cette étape afin de pouvoir la déléguer à ma copine, beaucoup plus douée pour ce genre de choses. Deuxième galère:
Monsieur technique: Il faut freiner l'échangeur.
Moi: Le quoi ?
Monsieur technique: Le gros boulon, tu mets un collier en fer dessus et tu le freines.
Boooon, ok. Ca tombe bien, il fallait que j'apprenne à freiner une vis et coup de bol j'ai un collier dans ma boîte à outils, pas la moindre idée de comment il est arrivé là mais bon, tant mieux.
Mais ce n'était là que des mises en bouches, car vient la vraie galère:
Monsieur technique: Et puis surtout vos freins là ça va pas.
Moi: ?!!!
D'origine sur les Daytona, la durite de frein va sur l'étrier droit et repart sur l'étrier gauche. Et c'est interdit par le règlement. S'il y a un pontet il doit être au dessus du té inférieur. Fab joint Julie, notre chronométreuse, qui réussit à nous récupérer un kit de durites Ducati « compétition 1098 R/S qui freine grave ». La chose arrive avec les trois filles du team à 22 heures passées. Ca a l'air bon... A part les vis banjo qui ont le bon diamètre mais pas le bon filetage. Dur. J'ai besoin de 3 banjos simples et sur l'origine j'ai 2 deux simples et un double, il me manque donc un banjo simple. Avec l'aide de nos sympathiques voisins marseillais je pars arpenter les paddocks à la recherche du Graal. Je le trouverai finalement dans le box de Gilou (Speed Owl Racing – N°123 en rookies).
Au passage, un énorme merci aux frêres Ben et Léo Coulais, sans qui on serait toujours en train d'essayer de démonter les banjo de la Dayto – et oui, on n'avait pas la bonne clé...
A peine arrivées, les filles ont commencé à prendre possession du campement, ce qui nous a permit de nous occuper des motos. Gary aussi est arrivée avec Gex « Jordan replica ».
Encore un soir où je n'ai aucun mal à m'endormir.
Samedi 5 aout 2012
Programme chargé. Les filles doivent partir au ravitaillement mais surtout ont doit changer les durites de frein et repasser au technique avant mon roulage de 9h50.
Et là: poisse. L'angle des étriers n'est pas compatible avec le kit de durits Ducati. Petit coup de blues. Je me vois déjà me trainer avec la 848 de Fabien, par méconnaissance des twin et peur de la chute. Alors que tout semble perdu, les regards se tournent ver Gary – ou plutôt son Gex... Equipé de durites avia ! Après une rapide analyse... ça a l'air bon. Fab et Gary font l'échange pendant que je démonte le sabot pour le CT et me met en combi. Je suis au contrôle technique quand la série précédente part. C'est chaud – mais ça passe, j'obtiens le sticker tant désiré !
C'est donc avec des pneus vaguement tièdes que j'arrive en pré grille « Pilote jaune série 2 ». Je suis tellement soulagé d'être là que je ne stresse même pas. Après le départ, je me retrouve dans un paquet qui ne roule pas trop fort et au bout d'un tour, je décide que les pneus ont chauffé et là « banzaï! ». Sans faire n'importe quoi, on n'est plus là pour se faire des politesses, je double le paquet et m'en vais. Je vois 2'00 sur l'Aflano – objectif minimum rempli, on va pouvoir essayer un peu des choses. Je prends une roue qui passait par là et c'est parti. En fait, je suis consécutivement plusieurs motos en me disant « on est sur une course, ils savent ce qu'il font ». Je reprend confiance dans le train avant en rentrant beaucoup plus fort en courbe, et même en freinant un peu sur l'angle, je m'amuse bien et quand le drapeau à damier intervient au bout de 20 minutes j'ai l'impression de n'en avoir roulé que 10. Je regarde l'Alfano pour y découvrir une belle surprise:
Tibo qualif 1: 1'58'554
Je mange tôt pour avoir le temps de digérer. On galère à démonter la roue avant, il faut dire qu'on a pas le bon outil. Une fois encore, les Coulais Bros. nous sauvent la mise. On galère encore (enfin, surtout Fab) a remettre la roue AR de la Daytona. Cet après-midi c'est pneus neufs ! Diablo superbike SC1 à l'avant et Diablo Supercorsa SC2 à l'arrière.
En Qualif 2, je pars léger vu que j'ai déjà fait mon chrono (seul le meilleur temps de chacun des pilotes compte). Je fais trois tours pour roder les pneus (c'est trop mais pour moi la confiance est à ce prix). Au premier tour, j'ai l'impression que je vais me sortir à chaque virage puis cela rentre vite dans l'ordre, même si je ne serai jamais aussi serein qu'en qualif 1. En O3Z, les séries des Qualif 2 sont faites en fonction des classements de la qualif 1. Je suis dont en « finale B » avec le 10è temps sur 45. Et donc, je me fais bouchonner grave. L'avantage d'avoir fait mon temps le matin c'est que je ne m'énerve pas et double méthodiquement les pilotes moins rapides. Ce n'est que le lendemain que je me rendrai compte à quel point cet entraînement aura été bénéfique.
Tibo qualif 2: 2'00'995
Fab n'est pas super serein avec sa moto mais améliore quand-même en qualif avec un joli 1'59'550. Nous serons donc 23è sur 46 en finale B. Résultat inespéré deux jours plus tôt !
Briefing endurance puis attribution des box. On avait demandé le 7 pour être avec Speed Owl racing mais au lieu de ça on se retrouve dans un box avec des « inconnus » - probablement très sympas mais c'est dommage. Julia va retourner ciel et terre et réussir à trouver un des teams qui s'étaient vu attribuer le 7 et à intervertir le box avec eux. Encore merci à elle et à eux! On sera super bien accueil, conseillé... Des gars au top.
Briefing du team sous le barnum vers 22h30 après une overdose de raviolis cuisinés avec amour et au camping gaz par Gary. On sait qu'on va faire la course sans-même avoir fait un essai de ravitaillement, pleins de points du règlement fonts débats... malgré tout, tout le monde sait ce qu'il aura à faire et je me couche confiant.
Il paraît qu'il y avait un bordel monstre sur le paddock, j'ai pas entendu. J'ai mis mes boules Quies et la chose dont je me souviens ensuite c'est le réveil qui sonne à 6h30. Départ à 8h30.
Dimanche 06 aout 2012
Je suis pas réveillé malgré le cocktail énergético-vitaminé qu'on ma servi avec mon déjeuner à base de barres de céréales énergétiques. Le ciel est super couvert, je n'ai jamais roulé sous la pluie sur circuit. La phase pré-course, me paraît chaotique, le stand bordélique, l'atmosphère est électrique. On est tous nerveux, les pilotes partent pour la pré-grille. Gilou passe dire bonjour, je discute un peu avec lui et on part voir la pré-grille. Il est toujours super souriant, ça me détend et je fais entièrement confiance au team pour organiser le stand. On regarde la pré-grille: pas de Fabien. Je le vois arrêté au bout de la pit-lane. Julie m'informe qu'il a raté l'heure limite – probablement d'une minute, voire moins. Notre stratégie de vouloir garder les pneus le plus longtemps dans les couvertures va nous coûter le tour de formation et probablement un stop and go. Pas grave, la course dure 4 heures.
Fab assure le départ comme prévu: pas chercher à gagner des places mais s'assurer de ne pas se faire percuter. Le premier tour se passe bien, c'est un vrai soulagement. Fabien gère son premier relai avec une belle régularité lorsqu'une chute appelle l'intervention du safety car.
1 2:24.535
2 2:05.521
3 2:03.953
4 2:02.917
5 2:03.453
6 2:02.439
7 2:01.574
8 2:02.140
9 2:01.550
10 2:01.814
11 2:01.684
12 2:00.993
13 1:59.74214 2:01.066
15 2:00.036
Bien entendu, pour épicer les choses, le safety car intervient proche de la fin du relai de Fab et au moment où la direction de course vient nous annoncer notre pénalité pour absence sur la pré-grille: un stop and go. Il est décidé que Fab va rentrer pour le stop and go, faire un tour puis on fera le relai. Le fourbe a bien accéléré avant de sortir sur un 1'59.
16 2:04.347 (safety car)
17 2:33.050 (safety car)
18 2:59.059 (safety car)
19 3:06.059 (safety car)
20 2:00.500
21 1:59.81022 Pit In
23 Pit In
Je ne suis pas trop stressé mais assez remonté à cause du temps perdu par notre boulette. J'ai envie de rouler ! Le premier relai est super bordélique, chute de transpondeur, je met trop de temps à partir... Je me rend compte sur la pitlane que j'ai oublié d'allumer l'Alfano... Mais bon, pour une première c'était quand-même correct (lisez: pas de pénalité supplémentaire).
Je passe le feu orange, ouvre les gaz, regarde si personne n'arrive et c'est parti. Je suis un pilote, puis le double, bon feeling, super motivation, je suis à fond. Je sens que je roule vite et double sans arrêt des concurrents. Aux environs de la moitié du relai je me demande si je ne devrais pas m'économiser. Et je me dis que j'ai couru et pédalé sur des centaines de bornes pour être en forme aujourd'hui, et puis je m'éclate, alors, non. On verra le prochain relai au moment du prochain relai !
24 3:13.079
25 2:02.875
26 2:01.324
27 2:00.571
28 1:59.314
29 1:59.486
30 1:59.736
31 2:01.971
32 2:02.517
33 1:59.224
34 1:58.493
35 1:57.435
36 1:59.376
37 1:56:28938 1:57.999
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41 1:59.622
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44 1:59.658
45 1:58.022
46 1:58.791
47 Pit In
Je rentre au stand et me rend compte à quel point je suis fatigué au moment où je vois Julia m'indiquer de rentrer dans le box. J'ai vraiment eu du mal à comprendre ce qu'elle voulait que je fasse et j'ai failli oublié d'éteindre la moto. En fait, je pense que c'était un mélange de fatigue et de concentration en mode « accél/freinage/déclenchement/lâcher de frein/point de corde/... ».
Je m'affale, bois, mange, bois, me déshabille, toute l'équipe me félicite et est aux petits soins, je suis super content. J'ai des débuts de crampes au niveau des « péroniers » (j'ai regardé sur Internet pour trouver le nom – c'est le muscle à hauteur du mollet mais sur le côté extérieur de la jambe). J'ai aussi mal au cou à gauche (ça c'est le camping). En tous cas les pneus tiennent le choc et c'est ça qui compte.
Fab assure le coup avec une régularité au top malgré pas mal de dépassements. Le team me dira par la suite qu'il était beaucoup plus frais que moi entre les relais. La différence entre les vrais sportifs (lui) et les autres (moi) finie toujours par se voir.
48 3:06.747
49 2:04.438
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69 2:01.338
70 2:03.017
71 2:02.308
72 Pit In
Le relai se passe mieux (comme le précédent) et je pars avec la résolution d'assurer un peu plus histoire de survivre jusqu'à la fin de la course. Dès le premier tour, une Kawa juste devant moi perd un gros bout de sa moto dans une jolie gerbe d'étincelle ( je sais qu'un pilote a perdu sa chaîne, c'était peut-être ça, en tout cas il à coupé net les gaz). Puis je remonte sur des paquets dans les premiers tours, ça m'oblige à être dans le rythme direct. Quelques gouttes de pluie, les commissaires – très prudents - agitent les drapeaux de changement d'adhérence – je freine pus droit et lache les freins plus tôt mais ça tient. En fait, c'est sec.
73 3:04.958
74 2:03.303
75 2:03.237
76 2:04.182
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78 1:58.843
79 1:58.204
80 1:59.965
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85 2:00.825
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88 1:56.41089 1:59.303
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93 2:01.128
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95 1:58.798
96 1:58.254
97 Pit In
A un moment je voyais Julie me faire signe du pouce, comme pour me dire « Super, tu roules bien » – je ne voyais pas le point d'interrogation qui signifiait: « Tu veux encore rester en piste ou pas ? ». Je ne me rendais pas compte à quel point on est dans son propre mode sur la piste, j'admire encore plus les vrais pilotes qui « discutent » avec les panneauteurs en roulant 2 fois plus vite sur 24 heures. Dans le doute, Julie me demande à raison de sortir. Ce que je ne savais pas en m'arrêtant c'est que le safety car et le stop & go avaient décalés le planning et que c'était Fab qui allait rouler jusqu'à la fin. Ma première réaction fut « Dommage, si j'avais su j'aurai roulé un peu plus vite, j'en gardais un peu sous la poignée ». C'était vrai, j'étais moins fatigué qu'au relai précédent. Par contre je commençais avoir des crampes dans les avants-bras et sentait la formation d'ampoules en approche au niveau de la main droite. Mais surtout, au niveau lucidité je commençais à rater des points de corde et j'avoue avoir fait deux ou trois dépassements à l'intérieurs un peu limites. Sans compter que le pilotage de certains autres pilote commençait aussi à devenir aléatoire. J'aurai pu faire un relai supplémentaire après une pause mais il était effectivement plus sage d'interrompre celui-là. De toute manière, mon pneu arrière a mal supporté l'élévation du rythme et/ou la longueur des relais et il ne lui reste qu'une dizaine de tours avant de se désintégrer totalement – j'ai déjà fait deux belles gouttes d'eau sur des dépassement à l'accélération à la sortie du trop-tard.
Fab assure encore un relai régulier malgré la nervosité de la meute en fin de course et réalise même son meilleur tour du weekend !
98 3:07.439
99 2:02.537
100 2:05.751
101 2:02.753
102 2:01.276
103 2:01.285
104 2:01.272
105 2:01.825
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107 2:01.768
108 2:01.127
109 2:01.092
110 2:01.120
111 1:59.576112 2:01.637
113 2:02.402
114 2:03.948
115 2:02.101
116 2:03.437
Après êtres descendus jusqu'à la 37è place suite au stop and go, la pénalité d'un tour pour les relais à l'Américaine, notre premier relai raté, nous sommes remontés 23è et... 3è équipage twin avec les honneurs du podium s'il vous plaît ! On y croisera d'ailleurs nos potes/voisins marseillais, 6è au scratch et 3ème superbike !
Sans stop and go et avec un premier relai moins raté, on pouvait viser la 20è place. C'est ça l'endurance. Vivement la prochaine !!!
Un grand merci
À Fabien de m'avoir accompagné et coaché dans cette aventure.
À Julia, ma chère et tendre, de s'être occupée de moi et du team, allant jusqu'à m'enlever mes bottes à la fin du dernier relai, si ça c'est pas du dévouement.
À Natasha, Julie et Gary «la Dream Team » pour leur travail, leur patience et leurs durites de freins compatibles sur Daytona
Aux Coulais Brothers et à Gilou & le Speed Owl Racing Team pour leur gentillesse et leur aide
A Lucas Brialy/Le Stand pour l'entretien des mobylettes, elles étaient au top !
A O3Z pour organiser de tels trucs de oufs malades.
Aux Catriders et au BRTDC sans qui j'aurai peut-être fini en Harley ou en scoot !